La Langue des Signes Française (LSF), langue visuelle et gestuelle, permet aux personnes sourdes ou malentendantes de communiquer entre elles et avec des personnes entendantes. Elle a ses propres règles grammaticales et syntaxiques.
Mais qui sont les interprètes de la LSF et quelle est leur formation ?
La Langue des Signes Française : une langue à part entière
La LSF est une langue complète, structurée et riche. Elle repose sur un système visuel et gestuel, avec des “signes” qui correspondent à des concepts, des mots ou des idées. La LSF possède sa propre syntaxe et ses règles de grammaire, qui diffèrent largement de celles du français oral. Par exemple, l’ordre des mots dans une phrase en LSF n’est pas le même que celui du français écrit. Les expressions faciales et la corporalité jouent également un rôle crucial dans la compréhension des messages.
Avec la loi handicap de 2005 (https://fr.wikipedia.org/wiki/Handicap), la LSF est reconnue en tant que langue officielle, et son enseignement et son utilisation se sont considérablement développés. Cependant, le grand public entendant ignore la langue des signes, ce qui rend nécessaire l’intervention d’interprètes spécialisés.
Les interprètes en Langue des Signes Française
Les interprètes en LSF sont des professionnels formés pour traduire les échanges oraux en signes et vice versa, permettant ainsi une communication fluide entre les personnes sourdes et entendantes. Leur rôle est d’assurer l’accessibilité de l’information dans tous les contextes professionnels et quotidiens : conférences, formations, réunions de travail, rendez-vous médicaux, activités culturelles.
Les interprètes en LSF doivent non seulement maîtriser les signes mais aussi être capables de comprendre le contexte et de restituer avec précision les messages, tout en respectant la culture des malentendants et les règles de la LSF. En effet, l’interprète intègre dans son travail une médiation culturelle entre deux communautés. Ce rôle implique des qualités humaines, telles que l’empathie, la discrétion et la neutralité.
La formation des interprètes en LSF
La formation des interprètes en LSF est un parcours rigoureux, combinant l’apprentissage de la langue des signes, la maîtrise des techniques d’interprétation et des connaissances sur les contextes dans lesquels ils interviendront.
Pas à pas….
La première étape dans la formation d’un interprète en LSF consiste à acquérir une maîtrise approfondie de la langue des signes. Cette phase dure généralement plusieurs années et nécessite un apprentissage constant de la LSF ainsi qu’une immersion dans la culture des malentendants. Les apprentis interprètes doivent assimiler le vocabulaire, la grammaire, la syntaxe et les particularités de cette langue visuelle et gestuelle.
Les techniques d’interprétation
La seconde phase de la formation porte sur les techniques d’interprétation en elles-mêmes. Cela implique non seulement la traduction des mots d’une langue à l’autre, mais aussi la capacité à transcrire des idées complexes, à gérer des échanges spontanés et à adapter les traductions en fonction du contexte et des interlocuteurs. L’interprétation en LSF est une activité exigeante qui demande à la fois de la souplesse mentale, de la réactivité et de l’agilité gestuelle.
Le lien culturel
Les futurs interprètes doivent aussi être formés à la médiation culturelle. Cela implique une connaissance approfondie des codes sociaux et culturels de la communauté malentendante. Un bon interprète doit être capable de comprendre les enjeux culturels et sociaux qui peuvent influencer la communication entre les deux communautés. Cela peut inclure des aspects comme les attitudes face à la surdité, les questions liées à l’identité de la communauté.
La phase pratique d’apprentissage
Enfin, pour être certifiés, les futurs interprètes doivent effectuer plusieurs périodes de stages dans des situations réelles, sous la supervision de professionnels expérimentés. Ces stages leur permettent de se confronter aux difficultés pratiques de l’interprétation, en particulier dans des contextes complexes. Ils doivent aussi se préparer à l’acquisition d’une solide éthique professionnelle, notamment en matière de confidentialité et de neutralité.
Des formations diplômantes et certifiantes
En France, la formation des interprètes en LSF est encadrée par des diplômes d’État, tels que le Diplôme d’État d’Interprète en Langue des Signes (DEIS), qui est l’une des qualifications les plus reconnues. Ce diplôme est dispensé dans des écoles spécialisées, en partenariat avec des universités. Les formations de niveau bac+3 ou bac+5 permettent aux étudiants de se préparer aux exigences du métier.
Outre la formation initiale, les interprètes doivent également suivre des formations continues pour se tenir au courant des évolutions de la langue des signes, des nouvelles pratiques professionnelles et des enjeux sociétaux relatifs à la surdité. Des formations en ligne ou en présentiel sont souvent proposées.
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